Le Maître de la Terre de Robert-Hugh Benson (parlant des fins dernières et du schisme dans l’Église catholique, avec l’arrivée de l’Antéchrist, que je suis en train de finir de lire en ce moment) n’est plus un roman. Sachez que je ne le veux pas et que cette correspondance entre fiction et réalité, je m’en passerais bien. Mais elle est là. Troublante. Alors j’écris. Tant qu’il m’est permis de le faire ! Et avant que tous mes amis ne me fuient.
Car l’œcuménisme individualiste et spiritualiste décrit par Benson (Mgr Léonard, de son côté, parle à juste titre d’un « naturalisme panthéiste »), qui veut d’un « christianisme sans le Christ », et, dans une première étape, d’une « Église sans Église » (c’est-à-dire sans institution, sans Clergé, sans hiérarchie, sans Pape, sans groupes trop nombreux, sans sacrements mais plein de rites païens de substitution « pour une meilleure connexion de soi avec ce Tout spirituel et cosmique que seraient Dieu et les écrits bibliques, et dont tous pourraient profiter »), nous pend au nez, est en de bonne voie de s’installer par différents groupes, athées mais aussi (c’est ça le comble !) religieux, et notamment grâce aux protestants (évangéliques ou réformés).
J’exagère ? Pas le moins du monde ! Étant actuellement familiarisé avec le jargon des fondateurs maçonniques du Nouveau Culte à la gloire de l’Humanisme intégral (j’use du terme « maçonniques » qui m’associera très certainement, aux yeux de certains, aux complotistes millénaristes paranoïaques… mais j’assume complètement !lol), je reconnais dans les propos que je lis çà et là dans la bouche de certains réformés une formidable autoroute à ce qu’annonce Benson.
En effet, les protestants évangéliques/réformés (tout comme les musulmans, d’ailleurs), nous orientent à penser que l’Église-Institution catholique est archaïque (voire démoniaque !) car chaque homme fait quasiment à lui seul Église (avec l’aide de deux ou trois autres fidèles, tout au plus… ce qui bibliquement se tient). Ils s’imaginent que le Clergé catholique est sous domination diabolique, avec à sa tête un type (le Pape) qui se prend pour Dieu, entouré d’une bande de vautours pervers et carriéristes (les cardinaux et évêques). Ils croient en cet œcuménisme cosmique spirituel, à une Église sans contour qui se réduit à un conglomérat d’individus croyant en Dieu et en la Bible, et qui fait l’économie des assemblées humaines, des institutions humaines, des corps… et bientôt, quand le Gouvernement Mondial s’imposera, l’économie même du Christ qui pourrait être remplacé par la Bible et sa propre Parole biblique !
Ça paraît fou que le protestantisme soit sur le point d’apostasier le Christ même. Car il paraît qu’il ne parle que de lui. Et pourtant, certains de ses membres prouvent déjà qu’ils aiment plus l’idée de Christ que la personne du Christ, plus la Bible que le Christ, plus les jolies « valeurs » qu’Il porte que sa Croix. D’ailleurs, dans la capture d’écran que je vous montre ci-dessous de l’échange public Facebook hallucinant auquel je viens d’assister, vous remarquerez que le nom du Christ n’est comme par hasard cité nulle part, et que ces Évangéliques sont prêts à troquer Jésus avec leur Bible chérie, et se présentent davantage comme des exégèses biblistes que comme des chrétiens. Ce n’est pas anodin.
Alors je terminerai ainsi mon article : Jésus-Christ, je t’aime ! Et ta sainte Église catholique, servie par des pasteurs christiques, je l’aime !
Pour compléter la réflexion, voici en annexes, deux extraits : « Le Nouvel Âge est une ‘gnose’ dans la mesure où il propose un chemin de libération réservé à des initiés et dont le ressort est une ‘connaissance’ (‘gnosis’ en grec) permettant de capter à son profit les bonnes énergies de l’Univers. Cette gnose est teintée de naturalisme (l’homme est une pièce de la nature) et de panthéisme (le divin est présent de façon diffuse dans le Tout). » (Mgr Léonard sur le New Age, dans Les Raisons d’espérer (2008), p. 92)
« Pour Olivier Brand, ‘Dieu’ était la somme, toujours en développement, de la vie créée et l’unité personnelle de chaque individu formait un élément de cet être divin. D’où il concluait que les rivalités individuelles étaient la plus grande des hérésies, et le plus grand obstacle à tout progrès : celui-ci ne pouvant résulter que de la fusion des individus dans la famille, de la famille dans l’État, et des États particuliers dans le grand État universel. » (Robert-Hugh Benson, Le Maître de la Terre : La Crise des derniers temps (1905), p. 28)
Je vous donne aussi un lien avec mon dernier texte sur le Synode.