Je reviens de la messe de midi à saint Médard (Paris). Et j’ai été témoin d’une scène qui m’a choqué autant qu’inquiété/attristé pour l’Église, car cette dernière n’est plus tellement gardée par ceux-là même qui la fréquentent. Je me trouvais assis dans la partie arrière de l’assemblée (mais toujours dans la nef centrale), et à la moitié de la célébration, un homme noir, trentenaire, typé migrant, a débarqué pour déposer quelque chose dans une des petites chapelles collatérales (la plus proche de moi), puis est reparti comme si de rien n’était. Tous mes voisins directs l’ont vu comme moi, et semblaient conscients que quelque chose d’anormal se tramait. Avant d’aller voir par moi-même ce qu’il avait planqué dans la chapelle, j’ai attendu la toute fin de la messe pour vérifier si les 4 autres témoins allaient eux aussi réagir et s’inquiéter de l’intrusion. Mais que dalle ! Il y avait une paroissienne d’une soixantaine d’années ; un jeune père de famille avec son jeune fils, avec sa femme. Ils se sont lâchement barrés sans rien signaler. Le mec, il aurait pu planquer une caméra, une arme, une bombe, qu’ils n’auraient pas bougé le petit doigt ! Cette peur, cette lâcheté, ce laisser-faire, montrent qu’aujourd’hui une très grande majorité des paroissiens vient en égoïste, en consumériste, et n’en a absolument rien à foutre de l’Église. Et si celle-ci est attaquée, ils laisseront faire ; ils ne se lèveront pas pour la défendre. Croyez-moi : ça n’arriverait pas dans une mosquée ! Ça m’a scié.
À l’issue de la célébration, je suis allé voir ce que le gars avait planqué dans la chapelle attenante : au coin d’un autel collé au mur, il y avait un sac avec des petites boîtes dedans. Je n’ai rien touché . Et au moment d’aller trouver un responsable, je vois l’étranger revenir et se munir de deux chaises liées pour les transporter vers la chapelle, sans doute pour les utiliser comme paravent pour camoufler son trafic. Je vais lui demander ce qu’il fabrique. Tout gêné, il me dit que c’est « de la nourriture pour sa soeur ». Je lui rétorque : « Non. On n’entrepose pas de nourriture dans une église. Je vais prévenir le prêtre. » Il commence à grommeler. Je vais voir direct le père Alexis Bacquet qui discutait avec des paroissiens dans le fond de l’église. Ce dernier m’a remercié de l’avoir prévenu, et m’a dit qu’il irait vérifier si ladite chapelle ne s’était pas transformée en probable entrepôt de drogues. J’espère juste qu’il ne s’est pas fait casser la gueule.
En tout cas, l’église dans laquelle on rentre comme dans un moulin, c’est flippant. Plus que l’agent extérieur, c’est surtout l’inertie des agents intérieurs qui m’inquiète. Bien sûr, je ne réclame surtout pas de surveillance policière, et encore moins technologique (caméras, alarmes). Mais juste, déjà, une surveillance humaine minimale et normale. Et pas seulement celle d’un sacristain/vigile. Une veille collective et communautaire non-officielle. Le problème, c’est que maintenant, j’ai l’impression que les paroissiens 2.0 ou covidistes n’investissent plus leurs lieux de culte, ne les habitent plus. Ils sont là sans être là. Et les infiltrations extérieures, ils n’en ont rien à foutre. Ça, c’est peut-être plus violent encore que les dangers extérieurs.