Le discours-type du beauf hétérosexuel par rapport au mariage homo

Philippe-Ariño

Le discours-type du beauf hétérosexuel par rapport au mariage homo : « Les z’homos, y font c’qui veulent, tant qui dérangent personne. La sexualité, c’est du domaine du privé. J’vois pô pourquoi on les priverait d’un droit. On est tous égaux. Y’a pas à juger les autres et l’Amour. Y font de mal à personne. Le mariage homo, ça vous retire rien. Juste ce qui me dérange dans la Loi Taubira [N.B. : Oui, le beauf hétéro commence à peine à savoir comme s’appelle cette loi], c’est juste les enfants, l’adoption, la PMA, la GPA, le Gender [N.B. : lire « Jean-dé »]. Mais sinon, faut être tolérant, solidaire, catho. En fait, je sais pas trop, j’ai pas d’avis. Y’a des choses plus graves que le mariage homo, quand même : la crise, le chômage, la misère dans le monde. Qui c’est’y qui font les Veilleurs à perdre leur temps ? La loi a déjà été votée ! Pourquoi qui s’acharnent ? » Réponse au beauf hétéro bobo individualiste : Qui vous dit que nous sommes égaux ? (Nous ne sommes pas égaux car heureusement nous sommes différents : chaque personne mérite un traitement législatif adapté à sa réalité et à son contexte ; pas des lois qui uniformisent tout le monde sur des prétextes sentimentaux, qui banalisent collectivement la différence des sexes et qui dénaturent la réalité universelle du mariage. L’égalité en dignité n’a pas à devenir l’égalité des identités). Qui vous dit que la Loi Taubira ne nous retire rien, à nous les opposants au « mariage pour tous ceux qui le désirent » ? (elle retire sur les papiers législatifs, puis dans l’esprit des gens – symboliquement et concrètement – la reconnaissance sociale de la différence des sexes, différence qui est le socle de l’Humanité et de l’Amour pour construire la paix civile) Qui vous dit qu’un droit est positif en soi ? (un droit ne devient juste et positif que s’il s’adapte à la réalité et à la situation de la personne à qui on le donne ; sinon, il est au mieux inutile, au pire dangereux) Qui vous dit que la sexualité n’est que du domaine du privé ? (même s’il y a une part importante d’intimité dans un couple, ce dernier ne vit pas sur une île déserte et a des comptes à rendre à sa société) Qui vous dit que l’acte homosexuel c’est de l’Amour ? (l’Amour vrai rejette-t-il la différence ? Non. Or tout couple homosexuel expulse la différence, au moins des sexes) Qui vous dit que les couples homos, ils ne dérangent personne ? (moi, j’en connais beaucoup qui justement molestent et violentent leur famille, leurs cercles amicaux, leur entourage et leur société) Qui vous dit que la pratique homosexuelle ne fait pas de mal déjà aux personnes homosexuelles elles-mêmes ? (fermer les yeux sur la réalité violente des couples homosexuels, c’est de la non-assistance à personne en danger ou en ennui/insatisfaction) Qui vous dit que juger est forcément négatif ? (le jugement des actes, contrairement au jugement des personnes, est nécessaire et parfois bon, surtout quand les actes sont injustes et que seul notre jugement-pensée peut nous permettre de les dénoncer) Qui vous dit que la tolérance est forcément positive ? (Si nous tolérons tout, même les dictatures et les idéologies inhumaines, notre tolérance devient une soumission, une trahison, un délit par omission, une fermeture d’esprit extrêmement moralisatrice). Qui vous dit que les opposants au « mariage pour tous », même s’ils se sont levés à l’occasion d’une loi mettant en avant l’homosexualité, ne se sont déjà pas levés pour plein d’autres raisons qui ne concernent pas que les personnes homosexuelles ? (les divorces, les adoptions abusives, les familles monoparentales, les avortements, les manipulations d’embryons, etc.) Qui vous dit que lutter contre la Loi Taubira ne revient pas finalement à lutter contre le chômage, la misère et les crises qui la dépassent ? (l’Histoire de l’Humanité a montré à de nombreuses reprises qu’il n’y a pas de crise économique qui n’ait pas été précédée d’une crise morale et d’un effacement social progressif de la différence des sexes, des générations, des espaces) Qui vous dit qu’une loi qui a déjà été promulguée ne peut jamais être retirée ? (dans l’histoire de la 5e République, plusieurs lois ont été retirées après avoir été votées : le CPE, l’École Libre, le statut du beau-parent…)”

Philippe Ariño