Plus j’écoute mes amis et nos contemporains, plus je constate (à ma plus grande surprise) une généralisation et banalisation du vol. Ça va du vol à l’étalage, au vol en caisse de supermarché, du bidouillage de compteurs ou d’étiquettes au mensonge administratif, au piratage, en passant par l’abus d’aides sociales et de services collectifs. Le vol est devenu une véritable économie parallèle (au point que les grandes surfaces tolèrent leurs quotas de pertes), qui n’est même pas activée par des gens pauvres ou dans le besoin : ce sont souvent des fils ou des filles-à-papa, des gosses de riches, et non les véritables nécessiteux, comme on pourrait le penser. Et le pire, c’est que ce vol institutionnalisé/généralisé se trouve toujours mille excuses : « c’est gratuit », ou « c’est par besoin/survie », ou « tout le monde le fait », ou « ce n’est que justice » (« Le Système m’arnaque… donc je ne vois pas pourquoi je ne l’arnaquerais pas en retour! : Il ne perd pas grand chose… et je le soulage »). C’est la justice version Robin des Bois « Je vole aux riches donc ça ne leur change rien. » ou « Je vole aux riches pour le donner au pauvre que je suis » ou « pour éviter le gaspillage ». Énormément de gens volent. J’ai des amis qui me l’avouent, comme une addiction pathologique ou une montée d’adrénaline dont ils auraient besoin (ce n’est même pas l’objet du vol dont ils ont besoin !). Si nos contemporains arrêtaient de voler, notre économie irait mieux. Et nous retrouverions la valeur des choses, et surtout des personnes.