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La bêtise abyssale de nos gouvernants socialistes et droitistes et de leur croisade iconoclaste contre les images

"Oubliez les clichés"

« Oubliez les clichés »

Toute la politique de François Hollande et de ses ministres obéit au même discours publicitaire, uniformisant et faussement rebelle, du détachement des images, de la haine de celles-ci. Partout, ces iconoclastes « nouvelle génération » veulent que nous nous écartions du paraître, des apparences, du monde extérieur, des différences physiques (et surtout sexuées), des regards, de la rumeur (la grande Ennemie de notre président ! surtout en ce moment…), du monstre « Opinion ». Parce qu’ils refusent de se voir refléter leurs actes et la conséquence de ceux-ci (car il n’y a jamais de cliché sans feu), ils lancent contre nous (et avec notre complicité, quand on a un peu moins de cervelle qu’eux) une croisade généralisée contre les « clichés », les « stéréotypes », les « images », les « préjugés ». Écoutez-les, ces débilos socialistes, élevés à la molle-pensée droits-de-l’hommiste diffusée par Najat Vallaud-Belkacem, les lobbys LGBT (cf. la partie sur les « clichés » dans cet article) et tant de nos ministres gauchistes/droitistes, qui sont des insultes à la gauche que j’aime, et qui répètent comme des perroquets décérébrés que « la diversité c’est super », que « les différences sont géniales (… à partir du moment où elles ne sont ni nommées ni sexuées) », et que « les stéréotypes c’est mal ».

Existe-t-il pensée plus manichéenne, totalitaire et déconnectée de la Réalité, que celle-là ? Où ont-il lu que les images étaient « forcément mauvaises », les différences « évidentes », les mélanges « tous à faire et tous réussis » ? Une image est, selon ces idéologues Bisounours, d’emblée mauvaise, caricaturale, sexiste, enfermante, fausse. Mais que font-ils des stéréotypes non-figés, des projections sexuées (et pas du tout sexistes : elles sont humaines), des préjugés positifs et ajustés au Réel, à la confiance et à l’amour ? Que font-ils des images connectées aux personnes, estampes non seulement inévitables mais qui parfois même sont des repères, des modèles vitaux et bénéfiques pour tous, des échos d’une Présence invisible qui fait chaud au cœur ?

La diabolisation des images, pour le simple fait qu’elles soient images, est une atteinte grave à la Réalité, à la raison, à l’Humanité. Nous sommes nous-mêmes images (de Dieu, de nos parents, des autres) et entourés d’images. Tout simplement parce que nous sommes des êtres de jugement, de désir, de perception, des êtres incarnés. Les injonctions paradoxales du gouvernement actuel à s’affranchir/transcender/déconstruire/éradiquer les images illustrent de manière manifeste une censure d’État extrêmement inhumaine et mortifère.

Nos dirigeants, dans leurs campagnes de prévention ou de sollicitation, instaurent un véritable lavage de cerveaux pour faire de notre monde un espace immatériel vidé d’images. C’est du néo-nazisme ou du néo-communisme, ni plus ni moins. Ils nous somment d’« OUBLIER LES CLICHÉS », alors que, paradoxalement, ils gravitent dans un monde de paraître qui précisément sécrètent à foison des images déréalisantes et donc potentiellement violentes (même si au départ elles avaient pour mission d’être aseptisées et de rejoindre vraiment l’Humain). Le paradoxe de l’iconoclastie, c’est qu’elle aboutit à la construction de l’iconodulie. Les extrêmes se rejoignent. Les iconoclastes me font penser aux sophistes de la Rome Antique décadente, ennemis farouches des images parce qu’ils en étaient les principaux producteurs, promoteurs et consommateurs. Ou encore aux protestants et aux musulmans, qui s’annoncent comme les pourfendeurs de l’idolâtrie post-moderne, alors qu’ils ont déplacé la leur soit sur la Bible/le Coran, soit sur la Transcendance (divine et désincarnée, sans intermédiaire humain).

Najat Vallaud-Belkacem tout sourire pour lutter contre les "stéréotypes genrés"

Najat Vallaud-Belkacem tout sourire pour lutter contre les « stéréotypes genrés »

 

Paradoxal mais réel : nos haïsseurs des « clichés », en chercher à anéantir les images, les reproduisent sans s’en rendre compte, s’y enchaînent d’une autre manière parce qu’ils n’en sont pas détachés. Il n’y a qu’à regarder de quelle manière totalement apprise et publicitaire notre actuelle ministre de l’Éducation Nationale Najat Vallaud-Belkacem s’engouffre dans le paraître au nom de la lutte contre les « stéréotypes garçons/filles », pour le mesurer. Schizophrénie totale et iconoclastie suicidaire. Ou « Comment se tirer une balle dans le pied ». L’Homme ne cesse pas d’être une image de ne pas être réductible à une image sur papier glacée. Méfions-nous des destructeurs des images : l’Histoire et le présent nous prouvent que ce sont aussi des destructeurs d’êtres humains.

Ce que nous, LMPT, n’avons pas encore compris

Philippe-Ariño

“Quand je défends la différence des sexes aimante, je ne défends absolument pas en priorité la famille, l’enfant, la différence des sexes en soi, l’identité masculine et l’identité féminine, ni même la complémentarité des sexes. C’est d’abord et avant tout l’existence et la dignité de l’individu et du couple d’amour (bases de la famille).

La différence des sexes n’est pas une garantie de complémentarité dans tous les couples ;  tous les mariages d’amour femme-homme ne sont pas couronnés par l’arrivée d’un enfant (dans le cas des couples stériles) ; pourtant, ils peuvent être aimants quand même. Et se reconnaître en tant que garçon quand on est né garçon, ou en tant que fille quand on est né fille, n’est pas une garantie d’être un homme bien ou une femme bien.

En insistant sur la différence des sexes aimante, je défends avant tout chaque personne et sa capacité à aimer en dehors du sacrosaint « Couple », chaque célibataire, l’amour incarné et sexué déjà dans le mariage ; j’inclus dans la belle communauté des couples aimants tous les couples femme-homme qui, pour des raisons diverses, ne pourront pas accueillir biologiquement un enfant.

Donc en ne parlant, dans le cadre de la Loi Taubira, que de la filiation ou de la famille ou de la différence des sexes toute seule (à propos du Gender), nous, LMPT, ne rejoignons que nous-mêmes… et encore, pas sûr… Car il y a parmi nous beaucoup de célibataires, d’adolescents, de couples stériles ou dans des situations familiales pas claires où la différence des sexes est là mais pas honorée, d’hommes et de femmes qui se reconnaissent dans leur sexuation mais qui pourtant donnent une piètre image de l’être homme et de l’être femme.”

Philippe Ariño

COMMENT ENVISAGER LA SUITE DE NOTRE MOUVEMENT ?

COMMENT ENVISAGER LA SUITE DE NOTRE MOUVEMENT ?

 

État des lieux

 


Notre mouvement est beau, prometteur, historique, entend-on. C’est totalement vrai. J’y souscris complètement. Et dans la joie. Mais a-t-on vraiment mesuré en quoi ? Je ne le pense pas. Du coup, le constat optimiste se fige en auto-contentement, en esthétisme révolutionnaire… et en angoisse pour l’avenir. Il ne suffit pas de vanter l’ « Unité dans la pluralité » pour donner corps à cette assertion.

 

Alors d’emblée, je vous dis : N’ayons pas peur. Notre mouvement est déjà génial, et ne doit pas en rester à l’intuition de ce qu’il est.

 

D’où vient le flottement actuel de notre mouvement, que ce soit aux Veilleurs ou à la Manif Pour Tous et autres groupes d’opposition aux politiques du gouvernement de François Hollande ? Du fait que nous n’ayons pas encore nommé ni identifié notre ennemi : la BIPOLARITÉ HÉTÉROSEXUALITÉ-HOMOSEXUALITÉ, qui définit arbitrairement l’Humanité (depuis les Lumières et surtout depuis 1869, date de création des termes « homosexualité » et « hétérosexualité »), bipolarité qui a anesthésié les esprits de nos contemporains et qui a fait la pluie et le beau temps sur nos pratiques sexuelles depuis un siècle et demi. La majorité d’entre nous s’est habituée à celle-ci, l’a cautionnée, et s’en sent même responsable et fière ! Et pour ce qui est de notre contexte national depuis un an, la majorité d’entre nous s’est déjà résignée à enterrer le « mariage pour tous » (loi Taubira) et pense que l’urgence et le « réalisme » de notre situation nous conduit à parer au plus pressé, au plus actuel, à lutter contre l’ennemi le plus évident et le plus proche : l’idéologie du Gender (c’est l’orientation qu’ont choisi des groupes comme Civitas ou comme la Manif Pour Tous). Nous nous tournons logiquement vers les conséquences directes de la loi Taubira : la famille, la PMA, la GPA, le Gender, l’adoption, le statut de l’embryon, etc. Et bizarrement, ceux qui disaient « On ne lâche rien ! » ont déjà lâché joyeusement leur demande d’abrogation du « mariage pour tous ». Paradoxe qui m’hallucine…

 

Quand certains voient l’ennemi super proche, d’autres au contraire (et ce n’est pas mieux) voient l’ennemi super loin : Frigide Barjot dit se battre contre le fascisme, les « ultras », « pour les homos » et « contre l’homophobie » (sans chercher à définir ni à comprendre aucun de ces concepts) via l’Union Civile et la constitutionnalisation du mariage femme-homme ; l’Écologie humaine se bat contre le transhumanisme en proposant une réflexion utile sur toutes les lois de bio-éthique qui concernent la vie (vaste programme ; peut-être trop vaste et trop abstrait pour les gens de notre époque) ; les groupes plus radicaux et politisés (Printemps Français, Hommen, Prisonniers politiques, etc.) voient l’ennemi dans l’État français ou la République, et pensent que le bien-fondé de leurs actions reposera sur le fait que leurs buts deviennent leurs moyens, sur leur force de frappe et leur visibilité ponctuelle. Certains (Civitas par exemple), enfin, spiritualisent le combat en termes d’affrontement des « forces du bien » contre les « forces du mal ».

 

Si nous savions comme la pierre d’achoppement qui tient tout l’édifice idéologique de nos gouvernants c’est la bipolarité hétérosexualité/homosexualité (appelée « Amour »), si nous comprenions que notre point commun avec nos opposants c’est notre croyance aveugle en l’hétérosexualité, nous n’hésiterions pas à la dénoncer et à dire que si nous nous sommes levés contre le mariage gay, ce n’était pas seulement contre la pratique homo mais contre toutes les lois hétérosexuelles (abortives, contraceptives, infanticides, parricides, identicides et familicides) qui l’avaient précédé ! que nous nous sommes levés en réalité contre l’hétérosexualité ! Tant que nous ne nommons pas notre ennemi, jamais nous n’avancerons. Cette bipolarité hétérosexualité-homosexualité touche aux deux réalités que nos mouvements essaient de caresser timidement : l’identité humaine (à travers la lutte contre le Gender, contre le transhumanisme, contre l’euthanasie) et la parenté humaine (à travers la lutte contre l’exclusion de l’altérité des sexes dans le cas des adoptions, PMA, GPA).

 

Contrairement à ce que nous essayons de nous faire croire, ce ne sont pas « la défense de la Vie » ni « l’Espérance » (notions très belles mais qui peuvent vite devenir de grandes abstractions) qui vont nous tirer d’affaire. C’est la lutte contre l’hétérosexualité. Si nous défendons l’amour, les enfants, la vie, la filiation, la famille, figurons-nous bien que les promoteurs de l’adoption, du mariage homo, de la PMA, de la GPA pour tous, font de même ! Beaucoup, d’ailleurs, ne comprennent pas pourquoi nous nous opposons à leurs revendications car ils nous entendent soutenir les mêmes choses qu’eux : la beauté des familles, les droits de l’enfant, l’importance de l’adoption, le respect de l’amour et des identités, la grandeur des différences, etc. En revanche, eux défendent le binôme homosexualité-hétérosexualité pour ensuite rapidement l’asexualiser sous le vocable d’« Amour ». Toutes les lois inhumaines que notre gouvernement socialiste propose avec sincérité sont passées au nom de « l’amour » homosexuel, qui a d’abord été opposé à l’amour « hétérosexuel » puis universalisé et rendu neutre par le terme « Amour », et au nom du fait qu’il fallait respecter l’égalité de traitement entre « homos et hétéros ». Par exemple, il y a pile un an, le 10 septembre 2012 dans le journal la Croix, Mme Taubira justifiait qu’il fallait donner le « droit à l’adoption » aux couples de même sexe sous prétexte qu’il aurait soi-disant déjà été donné aux couples « hétérosexuels » (alors que, dans le meilleur des cas, ce droit ne doit être donné qu’aux couples femme-homme aimants, et non à tous les couples femme-homme ni encore moins aux « couples hétéros ») !

 

Nous devons donc clairement nous opposer à l’hétérosexualité, qui consolide par défaut les mythes homosexuels, et qui évacue les corps et les cœurs. Car quand on remplace la réalité des couples femme-homme aimants ou des célibataires consacrés par le mot « hétérosexualité », on gomme ET la différence des sexes, ET l’amour dans cette différence. On glisse des « Droits de l’Homme » aux « Droits des hétéros puis des homos… puis ni des homos ni des hétéros mais des Amoureux asexués », en zappant l’Humanité et la différence des sexes. On remplace un monde partagé entre hommes et femme, et entre Créateur et créature, par un monde individualiste défini selon les fantasmes identitaires, les pulsions et les tendances érotiques, les pratiques sexuelles, et non plus sur l’alliance entre sexuation et Amour. C’est très grave.

 

Alors j’ai conscience que nous partons de loin en remettant en cause cette bipolarité hétérosexualité-homosexualité sur laquelle le monde s’est assoupi maintenant à échelle mondiale et dans la sphère politico-médiatique. Je mesure que les CUCH (Cathos Unis Contre l’Hétérosexualité) et moi vous lançons dans une lutte digne d’un match entre David et Goliath. Je sais que la piste de l’hétérosexualité a tout l’air de LA fausse piste ou du sophisme. Je sais que le combat contre l’hétérosexualité paraît fou, risible, fragile, inaudible, difficile à expliquer, moins concret et sécurisant que la lutte contre le Gender ou le statut de l’embryon. Mais c’est notre seule issue. Toutes les lois gouvernementales anti-Vie et anti-Amour reposent socialement sur le consensus mou globalisé de l’hétérosexualité. La bipolarité hétérosexualité-homosexualité est la mère du Gender, du PaCS, du mariage pour tous, et sera la mère de la PMA, de la GPA, des suicides assistés, des manipulations sur embryon, etc. Tant que nous nous laissons étiqueter « hétéros », nous nous auto-désignerons tacitement comme « non-homosexuels » donc « homophobes », « fascistes », « masculinistes » ; nous défendrons sans le vouloir toutes actions se valant de l’accueil des personnes homosexuelles pour s’acheter une bonne conscience ; nous validerons tous les couples femme-homme qui ne sont pas des modèles d’amour, et nous serons toujours accusés de cautionner une structure d’identité et d’amour – l’hétérosexualité – qui n’en est effectivement pas une !

 
 

Concrètement, ça donne quoi ?

 

Maintenant que j’ai parlé du but et de notre ennemi (après, qu’on les assume ou pas, c’est un autre problème : moi, je suis juste chargé de vous les dire, et de vous montrer que sans leur dénonciation, nous n’avancerons pas et nous accrocherons aux branches fragiles du Gender ou de l’écologie), quelles méthodes concrètes pour avancer ?

 

Vous savez, je commence à côtoyer suffisamment d’Université d’été et de groupes d’opposition à la loi Taubira pour humer les ambiances, comparer les différentes conceptions d’actions et de stratégies. Tous pensent efficacité (parce qu’ils paniquent) avant durée et vérité.

 

Tous ? Non ! Les seuls qui échappent à cette règle, je trouve que ce sont les Veilleurs. Les Veilleurs sont le seul lieu humain où fond et forme, Charité et Vérité, cherchent à s’épouser. À mon sens, ce sont les Veilleurs qui peuvent le mieux nous apporter la solution à notre mouvement, tant sur le plan des idées que des méthodes.

 

Quand je dis les Veilleurs, pas n’importe lesquels. Des Veilleurs qui ne font pas que philosopher sur des abstractions (la nécessité de l’engagement, l’importance de la liberté de penser, le pouvoir de la résistance, etc.), qui ne font pas qu’organiser des kermesses entourées de CRS. Mais des Veilleurs qui pensent au sens et aux applications concrètes de notre engagement pour le contexte réel et mouvant qui est le nôtre. Des Veilleurs qui dépotent et qui commencent/continuent, sur les places publiques, en politique (syndicats, partis) et dans les médias, à dénoncer, PAR LA CULTURE ET PAR LA PAIX, les incohérences du système hétérosexuel (un système inconsciemment bisexuel et asexuel). Des Veilleurs dont les responsables doivent être mieux identifiés et mieux formés pour parler et discerner des actions à venir (le mouvement des Veilleurs n’a pas encore assumer de se choisir des « chefs » : c’est une grave erreur et son talon d’Achille, car il en a besoin. Et le pire, c’est que des chefs au service, intelligents, posés, qui ont des choses à dire, qui ne font pas potiche, les Veilleurs en ont : Axel Rokvam, Madeleine Bazin, Marianne de Lyon, Gaultier Bes de Berc, moi s’il y a besoin, etc.).

 

Vous vouliez d’une rentrée corsée ? Et bien nous y sommes ! Voilà comment je vois concrètement les choses : impliquons-nous intellectuellement, artistiquement, politiquement contre l’hétérosexualité et à travers les Veilleurs. Et ma remontrance sur la Veillée de la Concorde n’était qu’un encouragement à tout miser sur les Veilleurs.

 

J’ai dit ce que j’avais à dire.

 

Philippe Ariño, 2 septembre 2013

CIVITAS promeut l’hétérosexualité : Ça vous étonne ?

(par Philippe Ariño)

Philippe-Ariño

CIVITAS promeut l’hétérosexualité et les groupuscules d’extrême gauche ou d’extrême droite sont les seuls à croire en elle. Ça vous étonne ? Moi pas du tout ! L’hétérosexualité étant par définition une idéologie figeant les hommes et les femmes dans des rôles qui ne leur permettent pas de se rencontrer et de s’aimer librement, il est complètement logique qu’elle soit défendue ET par les libertins d’extrême gauche ET par les bourgeois d’extrême droite qui se disent « cathos » mais qui détestent l’Église et les « catholiques d’après Vatican II ». Autrement dit CIVITAS et les membres de la Fraternité saint Pie X. Ces derniers, lors des Manifs anti-mariage-homo, étaient d’ailleurs les premiers à scander des messages aussi absurdes qu’anodins et typiquement hétérosexuels (« Nous sommes tous des enfants d’hétéros !! »), ou bien à vider la différence des sexes et la procréation de tout amour (« Un père, une mère, c’est élémentaire ! » ; « Papa, maman, c’est évident ! » ; « Père + Mère = enfant » ; etc.), car sans s’en rendre compte, ils sont autant les promoteurs d’un ordre hétérosexuel que les pro-mariage-pour-tous. La seule différence, c’est que les uns l’invoquent pour le diaboliser, et les autres pour le sacraliser et s’y identifier. Mais les deux camps s’accrochent au même mythe.

 

D’ailleurs, il y a de ça 4 jours (le 11 juillet 2013), j’ai eu le bonheur de recevoir dans ma boîte aux lettres un e-mail de la rue des Chasseurs (pan ! pan !) – doux nom de l’adresse du Siège Social du mouvement CIVITAS – écrit par Alain Escada, son sexy président. Le courriel s’intitule ainsi : « Une politique pour un monde où l’hétérosexualité ne serait pas normale ? » (sous entendu : « Mais où va-t-on si même l’hétérosexualité, qui devrait être la norme naturelle divine à défendre, est montrée comme un délit par l’État français et qu’elle perd son statut de norme sociale ??? ») Alain Escada y défend bec et ongles l’hétérosexualité et craint qu’elle soit anéantie par un « État totalitaire qui cherche à détruire l’hétéronormativité et qui considère les hétéros comme anormaux », et par une souterraine mafia LGBTQI (« LesBiGayTransQueerIntersexes ») dont il gonfle considérablement la puissance pour encore plus (se) faire peur, et surtout pour se justifier d’être aussi incisif que ses détracteurs. Pour ce monsieur, s’attaquer à l’hétérosexualité revient à s’attaquer à la famille et à Dieu. En revanche, comme par hasard, jamais Alain Escada ne parle d’amour ni de désir entre l’homme et la femme, de familles aimantes, quand il la défend. Son discours est sec, nataliste, familialiste et « théologique » par principe et par anti-conformisme : pas par amour ni par liberté. Ses ennemis (les médias, les athées, l’idéologie laïcarde et relativiste, les cathos ordinaires, les gens de gauche, la société post-moderne toute entière, la République !) ont plus d’importance à ses yeux que ses amis, que l’Église catholique, que l’amour dans la différence des sexes et dans la procréation.

 

La preuve, donc, qu’on peut être contre le « mariage pour tous » sans pour autant être intelligent, sans pour autant avoir compris la Loi Taubira et s’y opposer pour les bonnes raisons. La preuve qu’on peut défendre en apparence la famille sans l’aimer et tout en cautionnant inconsciemment (dans la paranoïa et la victimisation anti-fasciste) un modèle hétérosexuel qui la détruit, tout en étant soumis intellectuellement au clivage homophobe ET gay friendly « les homos/les hétéros », exactement comme les pro-mariage-pour-tous et les couples homosexuels.

 

Oui, plus que jamais : méfiez-vous des promoteurs de l’hétérosexualité. Ils sont extrêmement dangereux, car ils défendent la famille sans le corps ou sans l’amour.

 
 

Philippe Ariño

 
 

P.S. : Au fait, si vous voulez rigoler un bon coup, inscrivez-vous à l’Université d’été de CIVITAS à Unieux du 26 au 29 juillet. Moi, c’est bête mais je peux pas (j’ai aqua-poney). Sinon, j’y serais allé avec plaisir pour écouter les brillants topos pro-hétérosexualité de Vivien Hoch et des autres. Vous me raconterez ?