Archives de catégorie : Loi Taubira

Mariage homo = victoire de l’égoïsme social

Philippe-Ariño

“Le mariage pour tous et ses défenseurs m’auront prouvé une chose : l’égoïsme est de plus en plus présent dans notre pays et dans notre monde… même s’il se fait appeler pour un temps « solidarité » ; dans les faits, il est rapide de constater que la loi Taubira procède de l’égoïsme et de l’indifférence au mariage, aux autres, aux plus fragiles, aux enfants, aux familles unies et de sang, aux réalités douloureuses et d’insatisfaction amoureuses des personnes homosexuelles.”

Philippe Ariño

Pourquoi s’opposer non seulement au « mariage pour tous » mais aussi à l’Union civile ?

Vincent-Rouyer

“En ce moment, ça parlemente beaucoup dans les rangs des anti-loi Taubira sur la question de l’Union civile. Pour certains, il ne faudrait pas être plus royaliste que le roi en demandant l’abrogation du « mariage pour tous » ET l’abrogation du PaCS. Ils considèrent que les unions homosexuelles doivent quand même être protégées par la loi française, et donc reconnues en tant que modèles d’amour spécifiques. Elles devraient bénéficier d’un cadre légal, dès lors que ce dernier n’instaure pas de confusion avec la symbolique du mariage et dès lors que l’accès à l’adoption est barré. Pour eux, le problème de l’homosexualité ne reposerait QUE sur le fait qu’elle soit médiatisée/politisée à outrance, QUE sur la filiation ; pas question de remettre en cause la pratique homosexuelle ou la définition d’« amour » apposée à l’union homosexuelle. Ils avancent en plus que l’union civile mettrait en valeur l’apport positif qu’apportent certains « couples » homos à la société civile et à la collectivité, et qu’elle en sortirait beaucoup du vagabondage sexuel. Que répondre à cette dégoulinade de bonnes intentions, pourtant bien éloignées de la réalité des unions homosexuelles ? Déjà que, d’une part, la loi civile n’est pas là pour valider un désir. Aucune loi n’interdit à deux personnes de même sexe consentantes de s’engager l’une envers l’autre, mais l’État n’a ni à valider cette forme d’union – par nature moins féconde que l’union aimante d’un homme et d’une femme dans le mariage, ou qu’un célibat consacré libre – ni à la promouvoir. Le « couple » homosexuel est une réalité qui peut répondre pour certains à une nature blessée, mais il repose sur une discrimination (celle de la différence des sexes) qui est extrêmement violente, car la différence des sexes est LA condition de notre existence terrestre ainsi que le meilleur cadre pour vivre l’amour quand elle est vraiment respectée. Pas d’amour sans l’accueil de la différence ! Si une nation banalise les unions homosexuelles sous prétexte qu’elles seraient de l’amour – un amour, pour le coup, qui est objectivement excluant de la différence qui le fonde -, elle est fatalement moins tournée vers la vie et vers les autres. L’union homosexuelle, même si on doit la reconnaître comme existante, et respecter en tant que personnes sexuées les deux membres qui la composent, ne peut en aucun cas constituer un modèle de société. Le rôle de l’État est de veiller sur le bien commun en favorisant ce qui va dans le sens de l’accueil de la différence des sexes ; pas de favoriser les intérêts particuliers lorsqu’ils n’apportent pas à la collectivité la meilleure ouverture à la vie et à la différence fondatrice de l’Amour et de l’existence humaine. D’autre part, pour répondre à l’argument qui avance que l’union civile libèrerait les « couples » homosexuels de la promiscuité et du libertinage, nous devons rappeler que ce qui crée l’infidélité et la précarité en leur sein, ce n’est pas le regard social porté sur eux, mais leur exclusion intrinsèque de la différence des sexes. Aucune reconnaissance « officielle » d’union n’a jamais empêché le vagabondage sexuel. S’il suffisait d’être marié pour être fidèle, il me semble que cela se saurait depuis longtemps ! Inversement l’union libre n’a jamais empêché deux personnes qui s’aiment d’être fidèles. La vraie question est de savoir 1) si la reconnaissance sociale des couples de même sexe a un sens pour la société (et non pour les seules personnes formant ce couple) 2) s’il est souhaitable de proposer de tels couples comme modèles. À mon sens, NON !”

Vincent Rouyer

Je suis pour l’égalité des droits entre homos et entre hétéros. Ceux qui pensent le contraire ne m’ont pas compris !

Philippe-Ariño

“Sur Twitter, un militant pro-mariage-pour-tous, pensant me contredire et prouver mon hypothétique homophobie en affirmant qu’ « être contre l’égalité des droits entre homos et hétéros c’était ça la véritable homophobie », était complètement à côté de la plaque à mon sujet et vis-à-vis de ma pensée. Car s’il me connaissait et m’écoutait, il verrait que je suis en faveur d’une totale égalité des droits entre homos et hétéros. Je suis même pour qu’il ne leur soit donné aucun droit, ni aux uns ni aux autres! Je défends une exacte similitude de traitement entre les personnes hétéros et les personnes homos : en effet, je veux que le mariage ne soit autorisé qu’aux couples femme-homme aimants, et qu’il soit refusé aux couples (qui ne s’aiment pas) hétéros ou homos (…pléonasme).”

Philippe Ariño

« Au lieu de vous occupez de la famille et de perdre votre temps à veiller, vous feriez mieux de manifester contre la crise et le chômage ! »

Philippe-Ariño

“À ceux qui disent que les opposants au « mariage pour tous » feraient mieux de s’occuper de l’économie, du chômage et de la crise plutôt que du mariage, ils devraient relire le philosophe réaliste Aristote. Selon lui, l’économie, ce n’est pas l’argent mais la famille (encadrée dans le mariage femme-homme).”

Philippe Ariño

Je me battrai toute ma vie pour que soit supprimé le « mariage homo » !

Philippe-Ariño

“Maintenant que certains Français commencent à raisonner et à voir les conséquences dramatiques de la loi Taubira sur les enfants, ils pâlissent… tandis que beaucoup continuent encore à bouder, à croire encore que les anti exagèrent et que le « mariage pour tous » respectent « les » homos. Ils tiennent maintenant le discours de l’irresponsable : « J’étais d’accord avec le mariage homo mais pas avec ses conséquences… » Leur constat ambivalent est à vomir. Comme si la loi Taubira ne formait pas un tout ! Comme s’il était possible de séparer famille et fécondité, sentiments et engagement d’amour ! Comme si un couple de deux hommes constituait la même réalité qu’un couple formé d’un homme et d’une femme ! Comme s’il y avait une différence entre mariage et filiation (alors que le mariage est précisément défini par l’alliance d’amour entre deux mêmes sexes en vue de procréer… ce qui n’empêche absolument pas aux couples femme-homme stériles de se marier et de s’aimer quand même) ! Nos gouvernants ont profité de l’ignorance des gens sur ce qu’est véritablement le mariage (= l’union d’amour entre l’homme et la femme), et du désintérêt social croissant à sauvegarder le lien entre mariage et fécondité, pour imposer le « mariage homo » de leurs « potes homos » sans que le Français moyen riposte ou trouve ça choquant. Ils ont passé sous silence des manifestations réunissant 2 millions de personnes à Paris. Ils paieront très cher leur mépris et leur refus d’écouter le bon sens populaire. Qu’ils en soient prévenus ! Nous ne nous laisserons pas faire. Personnellement, tant que je vivrai, je lutterai pour que soit supprimé le mariage gay.”

Philippe Ariño

N’oublions pas le « Mariage pour Tous » : Il doit rester notre point non-négociable

LA DÉFENSE DU MARIAGE FEMME-HOMME EST PRIORITAIRE PAR RAPPORT À LA DÉFENSE DE LA FILIATION. Cela peut paraître provocateur de le dire mais 1) c’est une réalité ; 2) cela permet de couper court aux arguties sur les couples stériles, sur les couples trop âgés pour avoir des enfants, ou sur les célibataires consacrés.

 

Dans notre mouvement contre les lois gouvernementales prises dernièrement par les ministres de François Hollande, certains me reprochent de me fixer sur le « mariage pour tous ». Pour eux, le combat pour l’abrogation de la Loi Taubira est d’arrière-garde, vu que la loi a été promulguée, qu’il n’est pas plus important que d’autres lois à venir qui concernent la filiation.

 

Alors pourquoi on ne doit pas passer à autre chose que le mariage (c’est-à-dire les luttes pour la filiation, contre le Gender, l’euthanasie, les manipulations sur embryon, la PMA, la GPA, la Syrie, etc.) et pourquoi doit-on encore continuer à faire de notre demande d’abrogation du « mariage pour tous » notre principale revendication ? À on sens, pour trois raisons :

 

1) Parce que la défense du mariage est plus centrale que la filiation (tout comme la différence des sexes prime sur la différence des générations). Je n’y peux rien : c’est un constat. D’ailleurs, on s’en est rendu compte tout au long de l’année dernière : les Français se sont davantage mobilisés contre le « mariage pour tous » que contre l’avortement ou les « Marches pour la Vie » qui l’ont précédé. Pourquoi cela ? Parce que, comme l’expliquent par exemple Vincent Rouyer ou Guillaume Bernard, autant la pratique des avortements a de tous temps existé (malheureusement), autant jamais, comme c’est le cas aujourd’hui, des civilisations n’avaient remis en cause la différence des sexes, et donc le mariage. C’est une grande première dans l’histoire de l’Humanité que l’identité femme/homme des êtres humains soit banalisée ou détruite par une loi qui régit, à travers le mariage, la structuration de toute société humaine. Aussi bizarre que cela puisse paraître (car les deux sont liés), en touchant au mariage, on nie davantage l’Humanité qu’en touchant à la filiation, qui découle du mariage.

 

2) Parce que si nous ne choisissons pas un grand cap prioritaire (celui qui d’ailleurs a donné naissance aux Veilleurs, si on y réfléchit bien), nous risquons de transformer notre mouvement des Veilleurs en grand zapping, en fourre-tout, en grande salade qui traite de plein de sujets éthiques ratissant très large (sujets tous importants, tous indirectement liés, mais au service d’idées très abstraites : « l’éveil des conscience », « la défense de la Vie et de l’Espérance », « la lutte contre une culture de mort », etc., toutes ces idées qui démobiliseront très vite les gens). Il y a bien une hiérarchie de priorités dans notre combat. Le « mariage pour tous » n’est pas une loi comme une autre, qui vient s’ajouter à plein d’autres lois tout aussi graves (avortement, divorce, contraception, PaCS…). Elle est plus grave que les autres.

 

3) Parce que le seul facteur déstabilisant et qui fera véritablement suer nos gouvernants, c’est qu’on s’attache encore à la loi du « mariage pour tous ». Ils n’attendent qu’une chose : qu’on lâche le morceau, qu’on passe à autre chose, qu’on s’éparpille sur plein d’autres sujets qui découlent du mariage, et qui leur fera oublier leur acte honteux. Rien ne les embêtera plus que notre demande réitérée et ferme d’abrogation du « mariage pour tous ». C’est notre persévérance à réclamer toujours la même chose qui les questionnera et les déstabilisera le plus. Et si je dis cela, ce n’est pas pour prôner l’entêtement volontariste en soi (on peut s’entêter sur des bêtises), mais parce que le combat pour la différence des sexes et du mariage en vaut la chandelle.

 

Ne perdons pas la mémoire de notre combat : le MARIAGE d’amour FEMME-HOMME. N’opposons pas la défense de la filiation avec la défense du mariage femme-homme, mais gardons en tête que la défense du mariage est plus importante. Idéalement (c’est une suggestion), il faudrait qu’à chaque début de Veillées des Veilleurs, nous rappelions ce fondement de notre lutte.

 

Avec la loi Taubira, la France a touché le fond. Car le mariage fonde tout : l’identité (ou la différence des sexes corporelle) + l’amour (le couple ou la différence des sexes relationnelle) + la filiation (la famille ou la différence des sexes procréative/filiative)… là où le Gender n’aborde pas tous ces aspects (l’identité, oui ; la filiation, oui ; mais pas l’amour), là où la PMA et la GPA et l’adoption n’abordent qu’un seul de ces aspects (la filiation).

 

Ne l’oublions pas !

COMMENT ENVISAGER LA SUITE DE NOTRE MOUVEMENT ?

COMMENT ENVISAGER LA SUITE DE NOTRE MOUVEMENT ?

 

État des lieux

 


Notre mouvement est beau, prometteur, historique, entend-on. C’est totalement vrai. J’y souscris complètement. Et dans la joie. Mais a-t-on vraiment mesuré en quoi ? Je ne le pense pas. Du coup, le constat optimiste se fige en auto-contentement, en esthétisme révolutionnaire… et en angoisse pour l’avenir. Il ne suffit pas de vanter l’ « Unité dans la pluralité » pour donner corps à cette assertion.

 

Alors d’emblée, je vous dis : N’ayons pas peur. Notre mouvement est déjà génial, et ne doit pas en rester à l’intuition de ce qu’il est.

 

D’où vient le flottement actuel de notre mouvement, que ce soit aux Veilleurs ou à la Manif Pour Tous et autres groupes d’opposition aux politiques du gouvernement de François Hollande ? Du fait que nous n’ayons pas encore nommé ni identifié notre ennemi : la BIPOLARITÉ HÉTÉROSEXUALITÉ-HOMOSEXUALITÉ, qui définit arbitrairement l’Humanité (depuis les Lumières et surtout depuis 1869, date de création des termes « homosexualité » et « hétérosexualité »), bipolarité qui a anesthésié les esprits de nos contemporains et qui a fait la pluie et le beau temps sur nos pratiques sexuelles depuis un siècle et demi. La majorité d’entre nous s’est habituée à celle-ci, l’a cautionnée, et s’en sent même responsable et fière ! Et pour ce qui est de notre contexte national depuis un an, la majorité d’entre nous s’est déjà résignée à enterrer le « mariage pour tous » (loi Taubira) et pense que l’urgence et le « réalisme » de notre situation nous conduit à parer au plus pressé, au plus actuel, à lutter contre l’ennemi le plus évident et le plus proche : l’idéologie du Gender (c’est l’orientation qu’ont choisi des groupes comme Civitas ou comme la Manif Pour Tous). Nous nous tournons logiquement vers les conséquences directes de la loi Taubira : la famille, la PMA, la GPA, le Gender, l’adoption, le statut de l’embryon, etc. Et bizarrement, ceux qui disaient « On ne lâche rien ! » ont déjà lâché joyeusement leur demande d’abrogation du « mariage pour tous ». Paradoxe qui m’hallucine…

 

Quand certains voient l’ennemi super proche, d’autres au contraire (et ce n’est pas mieux) voient l’ennemi super loin : Frigide Barjot dit se battre contre le fascisme, les « ultras », « pour les homos » et « contre l’homophobie » (sans chercher à définir ni à comprendre aucun de ces concepts) via l’Union Civile et la constitutionnalisation du mariage femme-homme ; l’Écologie humaine se bat contre le transhumanisme en proposant une réflexion utile sur toutes les lois de bio-éthique qui concernent la vie (vaste programme ; peut-être trop vaste et trop abstrait pour les gens de notre époque) ; les groupes plus radicaux et politisés (Printemps Français, Hommen, Prisonniers politiques, etc.) voient l’ennemi dans l’État français ou la République, et pensent que le bien-fondé de leurs actions reposera sur le fait que leurs buts deviennent leurs moyens, sur leur force de frappe et leur visibilité ponctuelle. Certains (Civitas par exemple), enfin, spiritualisent le combat en termes d’affrontement des « forces du bien » contre les « forces du mal ».

 

Si nous savions comme la pierre d’achoppement qui tient tout l’édifice idéologique de nos gouvernants c’est la bipolarité hétérosexualité/homosexualité (appelée « Amour »), si nous comprenions que notre point commun avec nos opposants c’est notre croyance aveugle en l’hétérosexualité, nous n’hésiterions pas à la dénoncer et à dire que si nous nous sommes levés contre le mariage gay, ce n’était pas seulement contre la pratique homo mais contre toutes les lois hétérosexuelles (abortives, contraceptives, infanticides, parricides, identicides et familicides) qui l’avaient précédé ! que nous nous sommes levés en réalité contre l’hétérosexualité ! Tant que nous ne nommons pas notre ennemi, jamais nous n’avancerons. Cette bipolarité hétérosexualité-homosexualité touche aux deux réalités que nos mouvements essaient de caresser timidement : l’identité humaine (à travers la lutte contre le Gender, contre le transhumanisme, contre l’euthanasie) et la parenté humaine (à travers la lutte contre l’exclusion de l’altérité des sexes dans le cas des adoptions, PMA, GPA).

 

Contrairement à ce que nous essayons de nous faire croire, ce ne sont pas « la défense de la Vie » ni « l’Espérance » (notions très belles mais qui peuvent vite devenir de grandes abstractions) qui vont nous tirer d’affaire. C’est la lutte contre l’hétérosexualité. Si nous défendons l’amour, les enfants, la vie, la filiation, la famille, figurons-nous bien que les promoteurs de l’adoption, du mariage homo, de la PMA, de la GPA pour tous, font de même ! Beaucoup, d’ailleurs, ne comprennent pas pourquoi nous nous opposons à leurs revendications car ils nous entendent soutenir les mêmes choses qu’eux : la beauté des familles, les droits de l’enfant, l’importance de l’adoption, le respect de l’amour et des identités, la grandeur des différences, etc. En revanche, eux défendent le binôme homosexualité-hétérosexualité pour ensuite rapidement l’asexualiser sous le vocable d’« Amour ». Toutes les lois inhumaines que notre gouvernement socialiste propose avec sincérité sont passées au nom de « l’amour » homosexuel, qui a d’abord été opposé à l’amour « hétérosexuel » puis universalisé et rendu neutre par le terme « Amour », et au nom du fait qu’il fallait respecter l’égalité de traitement entre « homos et hétéros ». Par exemple, il y a pile un an, le 10 septembre 2012 dans le journal la Croix, Mme Taubira justifiait qu’il fallait donner le « droit à l’adoption » aux couples de même sexe sous prétexte qu’il aurait soi-disant déjà été donné aux couples « hétérosexuels » (alors que, dans le meilleur des cas, ce droit ne doit être donné qu’aux couples femme-homme aimants, et non à tous les couples femme-homme ni encore moins aux « couples hétéros ») !

 

Nous devons donc clairement nous opposer à l’hétérosexualité, qui consolide par défaut les mythes homosexuels, et qui évacue les corps et les cœurs. Car quand on remplace la réalité des couples femme-homme aimants ou des célibataires consacrés par le mot « hétérosexualité », on gomme ET la différence des sexes, ET l’amour dans cette différence. On glisse des « Droits de l’Homme » aux « Droits des hétéros puis des homos… puis ni des homos ni des hétéros mais des Amoureux asexués », en zappant l’Humanité et la différence des sexes. On remplace un monde partagé entre hommes et femme, et entre Créateur et créature, par un monde individualiste défini selon les fantasmes identitaires, les pulsions et les tendances érotiques, les pratiques sexuelles, et non plus sur l’alliance entre sexuation et Amour. C’est très grave.

 

Alors j’ai conscience que nous partons de loin en remettant en cause cette bipolarité hétérosexualité-homosexualité sur laquelle le monde s’est assoupi maintenant à échelle mondiale et dans la sphère politico-médiatique. Je mesure que les CUCH (Cathos Unis Contre l’Hétérosexualité) et moi vous lançons dans une lutte digne d’un match entre David et Goliath. Je sais que la piste de l’hétérosexualité a tout l’air de LA fausse piste ou du sophisme. Je sais que le combat contre l’hétérosexualité paraît fou, risible, fragile, inaudible, difficile à expliquer, moins concret et sécurisant que la lutte contre le Gender ou le statut de l’embryon. Mais c’est notre seule issue. Toutes les lois gouvernementales anti-Vie et anti-Amour reposent socialement sur le consensus mou globalisé de l’hétérosexualité. La bipolarité hétérosexualité-homosexualité est la mère du Gender, du PaCS, du mariage pour tous, et sera la mère de la PMA, de la GPA, des suicides assistés, des manipulations sur embryon, etc. Tant que nous nous laissons étiqueter « hétéros », nous nous auto-désignerons tacitement comme « non-homosexuels » donc « homophobes », « fascistes », « masculinistes » ; nous défendrons sans le vouloir toutes actions se valant de l’accueil des personnes homosexuelles pour s’acheter une bonne conscience ; nous validerons tous les couples femme-homme qui ne sont pas des modèles d’amour, et nous serons toujours accusés de cautionner une structure d’identité et d’amour – l’hétérosexualité – qui n’en est effectivement pas une !

 
 

Concrètement, ça donne quoi ?

 

Maintenant que j’ai parlé du but et de notre ennemi (après, qu’on les assume ou pas, c’est un autre problème : moi, je suis juste chargé de vous les dire, et de vous montrer que sans leur dénonciation, nous n’avancerons pas et nous accrocherons aux branches fragiles du Gender ou de l’écologie), quelles méthodes concrètes pour avancer ?

 

Vous savez, je commence à côtoyer suffisamment d’Université d’été et de groupes d’opposition à la loi Taubira pour humer les ambiances, comparer les différentes conceptions d’actions et de stratégies. Tous pensent efficacité (parce qu’ils paniquent) avant durée et vérité.

 

Tous ? Non ! Les seuls qui échappent à cette règle, je trouve que ce sont les Veilleurs. Les Veilleurs sont le seul lieu humain où fond et forme, Charité et Vérité, cherchent à s’épouser. À mon sens, ce sont les Veilleurs qui peuvent le mieux nous apporter la solution à notre mouvement, tant sur le plan des idées que des méthodes.

 

Quand je dis les Veilleurs, pas n’importe lesquels. Des Veilleurs qui ne font pas que philosopher sur des abstractions (la nécessité de l’engagement, l’importance de la liberté de penser, le pouvoir de la résistance, etc.), qui ne font pas qu’organiser des kermesses entourées de CRS. Mais des Veilleurs qui pensent au sens et aux applications concrètes de notre engagement pour le contexte réel et mouvant qui est le nôtre. Des Veilleurs qui dépotent et qui commencent/continuent, sur les places publiques, en politique (syndicats, partis) et dans les médias, à dénoncer, PAR LA CULTURE ET PAR LA PAIX, les incohérences du système hétérosexuel (un système inconsciemment bisexuel et asexuel). Des Veilleurs dont les responsables doivent être mieux identifiés et mieux formés pour parler et discerner des actions à venir (le mouvement des Veilleurs n’a pas encore assumer de se choisir des « chefs » : c’est une grave erreur et son talon d’Achille, car il en a besoin. Et le pire, c’est que des chefs au service, intelligents, posés, qui ont des choses à dire, qui ne font pas potiche, les Veilleurs en ont : Axel Rokvam, Madeleine Bazin, Marianne de Lyon, Gaultier Bes de Berc, moi s’il y a besoin, etc.).

 

Vous vouliez d’une rentrée corsée ? Et bien nous y sommes ! Voilà comment je vois concrètement les choses : impliquons-nous intellectuellement, artistiquement, politiquement contre l’hétérosexualité et à travers les Veilleurs. Et ma remontrance sur la Veillée de la Concorde n’était qu’un encouragement à tout miser sur les Veilleurs.

 

J’ai dit ce que j’avais à dire.

 

Philippe Ariño, 2 septembre 2013

Place aux penseurs du mouvement d’opposition au mariage homo ! (Libérez Béatrice Bourges !)

(par Philippe Ariño)

 

Philippe-Ariño
 

Non seulement je peux vous dire que notre action de résistance à la Loi Taubira n’est pas finie, mais qu’en plus de ça, elle a à peine commencé ! Donc hauts les cœurs et au travail ! Car nous avons pris jusque-là les choses à l’envers. Nous avons lancé en France en septembre 2012 un mouvement d’envergure en mettant la charrue avant les bœufs, en dénigrant ses chefs de file logiques et compétents, en mettant l’action avant la réflexion.

 

Il est temps pour nous de mesurer que si un mouvement comme le nôtre, en ayant pourtant négligé ses penseurs, a réussi malgré tout à avoir une envergure inouïe, cela relève du miracle ! ; et surtout, cela veut dire qu’il n’est qu’à ses balbutiements vu qu’il n’a pas utilisé ses meilleures cartouches.
 

Nous n’avons jamais pris réellement ce temps du débat, en réalité. Nos anciens porte-parole, avant de nous aider à réfléchir aux pourquoi de notre mobilisation, nous ont dit de zapper les débats justement, de foncer tête baissée dans la rue et de l’investir par des actions-commandos visibles, de penser plutôt « efficacité politique et médiatique » au lieu de réfléchir sur la loi en elle-même (ils n’ont d’ailleurs parlé que des conséquences de celle-ci ; et ont traité d’« intellos », de « cathos », de « réacs », de « diviseurs » tous ceux qui leur disaient d’arrêter d’agir en bourrins).

 

Reconnaissons-le. Nous avons autant zappé la phase de débat que nos gouvernants. Alors ne nous plaignons pas de ne pas avoir été entendu d’eux ! Nous n’avons véritablement commencé à nous poser pour réfléchir qu’en avril 2013, avec l’émergence des Veilleurs. Il est temps maintenant de revenir (voire de démarrer) aux/les débats de fond qui nous ont été confisqués et que surtout nous n’avons pas menés avec nos penseurs. Car les chefs de file de la Manif Pour Tous n’étaient pas des penseurs, je regrette. Ils reprenaient mot pour mot le discours nataliste et hétérosexuel des « pro-mariage-pour-tous », excepté qu’ils concluaient bizarrement leurs brèves démonstrations par l’expression d’une opposition à la Loi Taubira, ou par l’exposition concise « à la Miss France » d’une étiquette « Je suis homo » « Je suis de gauche » « Je ne suis pas homophobe » « Je suis cool » etc.

 

Aussi paradoxal que cela puisse paraître, à l’heure actuelle, les anti-mariage-pour-tous n’ont pas, dans leur majorité, encore COMPRIS la loi contre laquelle ils luttent. Je le constate sur les réseaux sociaux et lors de mes conférences, rien qu’en cherchant à parler d’hétérosexualité, de mariage, de différence des sexes, d’homophobie, d’homosexualité, d’amour incarné, et en voyant que nous nous sommes mis à nous-mêmes des bâtons dans les roues. Tout reste donc à faire. Nous n’avons eu en bouche que les mots « filiation », puis ensuite « censure politique ». Ce n’est pas ça, parler en profondeur de la Loi Taubira !

 

Par conséquent, c’est le moment d’organiser des débats, des tables rondes, des colloques, des universités d’été et d’automne et d’hiver, des états généraux, avec des gens qui, eux, ont compris la Loi Taubira (ils ne sont pas nombreux, je peux vous le dire). Je pense notamment à Jérôme Brunet, Élizabeth Montfort, Guillaume Bernard, François-Xavier Bellamy, Jean-Frédéric Poisson, Aude Mirkovic, Ségolène du Closel, Axel Rokvam, Vincent Rouyer, Madeleine Bazin, Iseul Turan, Natalia Trouiller, Tugdual Derville, et quelques autres qui auraient dû être les chefs officiels de notre mouvement… et qui ne l’ont pas été à cause de notre paranoïa envers les mots « amour » et « homosexualité », plus largement à cause de notre paranoïa envers les mots « chefs », « pouvoir », « guerre » (alors que nous sommes pourtant rentrés objectivement en guerre et en résistance pacifique, assumons-le !), et aussi à cause de l’appétit de visibilité rapide et facile d’autres porte-parole, qui étaient experts dans bien des domaines, mais pas pour ce combat-ci du « mariage homo ». Je pense par exemple que Béatrice Bourges a complètement sa place dans le mouvement d’opposition au mariage homo et qu’il est temps qu’elle soit valorisée en tant qu’un des chefs majeurs. Elle est passée à tort, il y a quelques mois, pour l’électron libre rebelle qui trahissait « l’unité », parce que jusqu’à présent les vraies têtes pensantes du mouvement d’opposition à la Loi Taubira n’ont pas été mises en avant et n’ont pas été utilisées à leur juste valeur. Alors invitez-nous. Le débat, c’est maintenant ! (vu que ça n’a pas été avant et que ça aurait dû être avant !) Investissez-vous dans des associations comme Le Débat c’est maintenant !. Signez la Charte des CUCH et faites-la connaître. Nous avons besoin de vous et vous avez besoin de nous pour comprendre pourquoi l’intuition que le « mariage pour tous » est une loi gravissime est bonne. Pour comprendre la guerre juste qui se lève en France et partout dans le monde. Pour réaliser que la lutte contre l’hétérosexualité, même si au départ elle fera rire et énervera, est notre meilleure arme !