Archives de catégorie : Église catholique

« Je suis catho mais je ne le suis pas » par Erwann Binet

J’aime bien ces personnes qui se disent « cathos »… et qui, dans la même phrase, rejettent l’Église-Institution et les cathos (Message que je reçois à l’instant sur ma boîte mail : « Bonjour mon grand!! Essaye d’accepter ton homosexualité et de comprendre qu’une relation homo ce n’est pas malsain, bien au contraire ça aide à grandir et à se construire. J’espère que tu pourras un jour le vivre. Je suis homo et catho mais l’église est trop mortifère et prisonnière de ses principes. ») Un peu comme Erwann Binet ou Cécile Duflot, qui prônent le « mariage pour tous » tout en faisant croire qu’ils sont « cathos ». Le pharisianisme (ou pharisaïsme) dans toute sa splendeur ! À un moment donné, il faut savoir choisir son camp et surtout son Maître.
 

Lors des Auditions à l’Assemblée Nationale qu’il a organisées, le député socialiste Erwann Binet, justement, a eu une drôle de manière d’accueillir les responsables religieux. Il les a écoutés en dernier, loin des caméras de télé, et s’est contenté de leur demander dédaigneusement : « »

Éducation Nationale, roquet de la République

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La décadence intellectuelle (on met en scène un « Casse-toi pauvre con » sans argumenter, en présentant ce lynchage et cette démission intellectuelle comme triomphants : sidérant). Et moi, bien content d’avoir quitté l’Éducation Nazie-onale.
 
 
 

P.S. : Dans un registre similaire, cette semaine, même si c’est côté catholique (mais là encore, ça a été complètement édulcoré et passé sous silence par les mass médias), vendredi dernier, une enseignante stagiaire de 24 ans a été placée en garde à vue par le parquet de Lyon pour « apologie du terrorisme » et « menace de crime contre les personnes en raison de la religion ». Elle envoyait des messages de menace à des membres de l’Espé (École Supérieure du Professorat et de l’Éducation) de confession catholique.

Les nouvelles start-up cathos

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Quand je vois le développement des « start-up » même chez les catholiques (Entourage, Noé 3.0, Ephatta, AngelTech, chaînes de prières…), qui sont à mon avis des fausses « avancées » collaborant avec l’esprit du monde (elles nous enchaînent de plus en plus à l’instant et aux technologies) et faisant de la prière ou de la Charité un bien de consommation, je pense bien sûr aux deux chapitres dédiés au bobo catho dans mon livre Les Bobos en Vérité. Si vous ne l’avez pas lu, faites-le : ça se lit par petites doses homéopathiques :-).
 

Il va falloir également s’habituer à ce que le mal se travestisse de plus en plus en bien (« sécurité », « solidarité », « santé », « charité », « spiritualité », « sincérité », « accessibilité », « culture », « universalité »…). Ça va beaucoup nous désorienter. Mais sachons-le avec réalisme et Espérance catholique. Le concert babélique qui, dans son totalitarisme, vise une langue unique universelle (une sorte d’Espéranto) et qui va en même temps se décliner en prolifération cacophonique d’informations et de langues (cf. le phénomène des hyperpolyglottes – ou de Google Translate ou encore du clavier simplifié à la place du clavier Azerty ou encore la disparition de l’écriture), est en marche.
 

Le terrorisme : la faute à Angela ?

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Quand j’entends ici ou là des « bons cathos » récriminer contre Angela Merkel sur son prétendu « angélisme » par rapport à sa politique d’ouverture aux migrants, ou pire, sa « collaboration démoniaque » avec l’Ennemi djihadiste, j’ai envie de leur dire : « Ne jugeons pas Angela Merkel du simple fait qu’elle a été bonne, accueillante et chrétienne. » Ce n’est pas parce que le loup est entré dans la bergerie que la bergerie doit être nommée « Bergerie du Diable ». Dit autrement, quand le ver est rentré dans la pomme, ce n’est pas de la faute de la pomme. Ceux qui tiennent le discours « Trop bon, trop con », ou qui jettent la pierre à Angela Merkel qui a eu le courage de l’accueil en sachant très bien les conséquences, ou qui critiquent le Pape sur son appel à l’accueil des migrants, inversent à mon avis le mal. Ils réagissent exactement comme le fils aîné de la parabole du Fils prodigue, ou bien comme les ouvriers de la première heure. Personnellement, ça ne me plaît pas du tout. Je préfère condamner les gens qui agissent mal plutôt que ceux qui les « auraient » laissé mal agir. Ne prenons pas les choses à l’envers en inculpant le Bien ou les personnes bonnes.

Première bonne résolution 2016 : faire en sorte que mon père se désabonne de La Vie

Première bonne résolution 2016 : faire en sorte que mon père se désabonne de La Vie.
 
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Je tombe sur le numéro de cette semaine. C’est pro-LGBT à fond, et personne ne dit rien : la revue « chrétienne », dirigée par Jean-Pierre Denis (grand ami bobo de Koz Toujours), offre une tribune confortable à Eddy Bellegueule (militant homosexuel pro-mariage-gay et particulièrement anticlérical), en qualifiant son 2e opus de « puissant » ; et ce soir, pour la diffusion sur ARTE du documentaire sur le chanteur homo Elton John, les journalistes de La Vie ne tarissent pas d’encouragements gays friendly et complaisants (je cite pour que vous me croyiez) : « De l’interprétation de ‘Candle in the Wind’ pour les funérailles de Lady Diana à une nouvelle vie plus apaisée auprès de son compagnon, portrait de l’artiste et de l’homme. » Est-il besoin de rappeler que Elton John fait du trafic d’enfants avec la GPA ? Mais non. La Vie cautionne l’homosexualité et trouve la situation tout à fait normale. Et c’est le silence radio de la part des instances ecclésiales.
 
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À côté de cette compromission des journalistes « cathos », on propose à vos enfants de faire du yoga (looool) ; et ils déguisent le Pape en Super-Héros. Si nous avions des couilles, nous, catholiques, devrions signer une pétition ou écrire une tonne de courriers pour dissoudre cette revue, ou la dénoncer massivement aux évêques. Au moins, comme ça, la situation avancerait ! Les catholiques ne dénoncent pas assez les abus qui se passent dans leur maison. Ce laisser-faire est remédiable s’il y a une prise de conscience, et si les lettres fusent. Je sais que les journalistes de La Vie, mais aussi d’autres médias, tels que Famille Chrétienne, KTO et même le journal où je travaille, m’extrémisent. Mais si nous sommes plusieurs à taper du poing sur la table en disant : « Ça suffit, vos compromissions! », ça peut vraiment faire bouger les lignes. Tout seul, je ne peux pas grand-chose, mais ils ne vont pas s’en sortir comme ça : je vais les faire chier jusqu’à mon départ !
 
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Mgr Aupetit n’a pas écouté

 

C’est navrant, cette interview de Paris Match. Mgr Aupetit n’a pas écouté ce que je lui ai dit (on a fait une conférence ensemble) : il reste englué dans l’hétérosexualité. Du coup, il fait de l’homosexualité un non-sujet. quelle tristesse. Quelle douleur. Il y a beaucoup d’orgueil chez la plupart des ecclésiastiques français. Comme Marie doit souffrir en ce moment ! Mgr Aupetit fait le mal qu’a fait le cardinal Sara au dernier Synode. Une honte. Et ça s’habille d’humanisme et de spiritualisme intégraux (« il faut remettre l’Homme, la famille, la sexualité, au centre »). C’est lamentable.
 

« On s’est trompé de cible concernant le mariage pour tous. La question n’est pas celle des homosexuels, mais du mariage qui, selon les termes du Petit Larousse, est une union entre un homme et une femme. Or, on a de nos jours changé cette définition. Le mariage est-il une union fondée sur les sentiments ou un simple contrat ? Pour les ­catholiques, il représente un choix absolu, alors qu’en France ce n’est qu’à partir de la fin du XIXe siècle qu’une majorité des mariages se sont faits par amour. Le combat de l’Eglise a été d’instituer librement l’union de deux personnes qui s’aiment, se choisissent et s’unissent religieusement et anthropologiquement pour fonder une famille, puisque jusqu’à maintenant la naissance était le fruit de l’altérité homme-femme. Quant à l’homosexualité, nous avons, au sein du “chemin d’Emmaüs”, récemment dédié une journée à ce sujet en invitant les homosexuels avec leurs familles. Pour elles aussi, c’est parfois difficile. Notamment quand une mère de quatre enfants brise son couple pour partir avec une femme… Notre rôle est alors d’accompagner cette souffrance, de créer des lieux de dialogue qui aideront les uns et les autres à s’accepter, à se comprendre sans se juger. En fait, le vrai sujet n’est pas ­l’homosexualité mais la sexualité humaine, qui est compliquée, complexe. L’amour ne ­recouvre-t-il pas des réalités diverses ? S’agissant des prêtres, homosexuels ou hétérosexuels, ils s’engagent à la chasteté. Et si dans le clergé séculier nous ne prononçons pas de vœu, être tenu au célibat est en principe synonyme de chasteté. Bien que l’on ne fasse pas vœu de pauvreté, on vit sobrement, simplement. Comme tous les prêtres et les évêques, je gagne 1 092 euros par mois et je ne roule pas en Ferrari ! »

Les cardinaux africains au Synode : des vrais garde-fous ?

 

Concernant le traitement de l’homosexualité pendant la deuxième partie du Synode, un certain nombre de catholiques se rassurent comme ils peuvent en faisant peser sur la balance des débats la présence soi-disant « modérée », « sage », « pondérée » et « ferme » des cardinaux africains, tels que le cardinal Sarah, qui viendraient à la fois « secouer le cocotier » (sans mauvais jeu de mots) et s’assurer que le discours papal ne dévie pas vers une réforme moderniste occidentalisée et libertaire, des garde-fous qui feraient prévaloir leur identité africaine et les aspirations incarnées d’une Église pauvre qui n’a absolument pas envie de se voir embarquée dans les problématiques sociétales de l’Église « riche » (les divorcés remariés, le mariage homo, etc.). Avec tout le respect que je leur dois, je n’érigerais pas ces hommes pourtant prudents et aux conseils souvent très avisés en idoles, ni n’exagèrerais leur influence de contre-poids. La franchise « empirique » et « étrangère » venue d’Afrique n’est pas toujours Vérité. Par exemple, j’ai vu ce que le Cardinal Sarah disait sur l’homosexualité dans les conférences pré-synodales : il ne regarde pas l’homosexualité en face – et pas davantage en l’occidentalisant ou en promotionnant la sacralité de la différence des sexes. Il la voit même plutôt comme un non-sujet, et ne se risque à aucun traitement de l’hétérosexualité. Je suis donc très mitigé y compris vis à vis de ce clerc pourtant honnête et essentiel. Pour moi, le traitement de l’hétérosexualité est tellement loin des préoccupations synodales que déjà les carottes sont cuites pour le Synode (au moins concernant l’homosexualité… mais bon, comme le thème déborde tellement sur le reste…). À moins d’une action de l’Esprit Saint.

 
 
 

N.B. : Quelques heures après avoir posté cet article, je découvre qu’en effet, le cardinal Sarah a effectivement occidentalisé et diabolisé l’homosexualité, et n’en parle que pour l’enterrer. Je vous renvoie à ces deux articles : article 1 et surtout article 2.

Le Christ ou le modernisme mondain ?

Vincent-Rouyer

“Au delà même des questions particulières qui seront traitées lors du synode, le véritable enjeu théologique est de savoir si l’enseignement de l’Eglise a pour point de départ le Christ ou l’homme contemporain. Suivre le Christ ou suivre l’homme, c’est toujours la même question qui se pose depuis la Passion.”

Vincent Rouyer

Protestantisme, une des autoroutes vers la Nouvelle Religion Mondiale

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Le Maître de la Terre de Robert-Hugh Benson (parlant des fins dernières et du schisme dans l’Église catholique, avec l’arrivée de l’Antéchrist, que je suis en train de finir de lire en ce moment) n’est plus un roman. Sachez que je ne le veux pas et que cette correspondance entre fiction et réalité, je m’en passerais bien. Mais elle est là. Troublante. Alors j’écris. Tant qu’il m’est permis de le faire ! Et avant que tous mes amis ne me fuient.
 

Car l’œcuménisme individualiste et spiritualiste décrit par Benson (Mgr Léonard, de son côté, parle à juste titre d’un « naturalisme panthéiste »), qui veut d’un « christianisme sans le Christ », et, dans une première étape, d’une « Église sans Église » (c’est-à-dire sans institution, sans Clergé, sans hiérarchie, sans Pape, sans groupes trop nombreux, sans sacrements mais plein de rites païens de substitution « pour une meilleure connexion de soi avec ce Tout spirituel et cosmique que seraient Dieu et les écrits bibliques, et dont tous pourraient profiter »), nous pend au nez, est en de bonne voie de s’installer par différents groupes, athées mais aussi (c’est ça le comble !) religieux, et notamment grâce aux protestants (évangéliques ou réformés).
 

J’exagère ? Pas le moins du monde ! Étant actuellement familiarisé avec le jargon des fondateurs maçonniques du Nouveau Culte à la gloire de l’Humanisme intégral (j’use du terme « maçonniques » qui m’associera très certainement, aux yeux de certains, aux complotistes millénaristes paranoïaques… mais j’assume complètement !lol), je reconnais dans les propos que je lis çà et là dans la bouche de certains réformés une formidable autoroute à ce qu’annonce Benson.
 

En effet, les protestants évangéliques/réformés (tout comme les musulmans, d’ailleurs), nous orientent à penser que l’Église-Institution catholique est archaïque (voire démoniaque !) car chaque homme fait quasiment à lui seul Église (avec l’aide de deux ou trois autres fidèles, tout au plus… ce qui bibliquement se tient). Ils s’imaginent que le Clergé catholique est sous domination diabolique, avec à sa tête un type (le Pape) qui se prend pour Dieu, entouré d’une bande de vautours pervers et carriéristes (les cardinaux et évêques). Ils croient en cet œcuménisme cosmique spirituel, à une Église sans contour qui se réduit à un conglomérat d’individus croyant en Dieu et en la Bible, et qui fait l’économie des assemblées humaines, des institutions humaines, des corps… et bientôt, quand le Gouvernement Mondial s’imposera, l’économie même du Christ qui pourrait être remplacé par la Bible et sa propre Parole biblique !
 

Ça paraît fou que le protestantisme soit sur le point d’apostasier le Christ même. Car il paraît qu’il ne parle que de lui. Et pourtant, certains de ses membres prouvent déjà qu’ils aiment plus l’idée de Christ que la personne du Christ, plus la Bible que le Christ, plus les jolies « valeurs » qu’Il porte que sa Croix. D’ailleurs, dans la capture d’écran que je vous montre ci-dessous de l’échange public Facebook hallucinant auquel je viens d’assister, vous remarquerez que le nom du Christ n’est comme par hasard cité nulle part, et que ces Évangéliques sont prêts à troquer Jésus avec leur Bible chérie, et se présentent davantage comme des exégèses biblistes que comme des chrétiens. Ce n’est pas anodin.
 
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Protestant 2
Protestant 3
 

Alors je terminerai ainsi mon article : Jésus-Christ, je t’aime ! Et ta sainte Église catholique, servie par des pasteurs christiques, je l’aime !
 
 
 

 

Pour compléter la réflexion, voici en annexes, deux extraits : « Le Nouvel Âge est une ‘gnose’ dans la mesure où il propose un chemin de libération réservé à des initiés et dont le ressort est une ‘connaissance’ (‘gnosis’ en grec) permettant de capter à son profit les bonnes énergies de l’Univers. Cette gnose est teintée de naturalisme (l’homme est une pièce de la nature) et de panthéisme (le divin est présent de façon diffuse dans le Tout). » (Mgr Léonard sur le New Age, dans Les Raisons d’espérer (2008), p. 92)

 

« Pour Olivier Brand, ‘Dieu’ était la somme, toujours en développement, de la vie créée et l’unité personnelle de chaque individu formait un élément de cet être divin. D’où il concluait que les rivalités individuelles étaient la plus grande des hérésies, et le plus grand obstacle à tout progrès : celui-ci ne pouvant résulter que de la fusion des individus dans la famille, de la famille dans l’État, et des États particuliers dans le grand État universel. » (Robert-Hugh Benson, Le Maître de la Terre : La Crise des derniers temps (1905), p. 28)
 

Je vous donne aussi un lien avec mon dernier texte sur le Synode.