C’est hallucinant comme dans les téléfilms de Noël nord-américains actuels (et croyez-moi, je commence à devenir un spécialiste du genre !) les personnages principaux de l’histoire d’amour centrale sont soit célibataires (ou fraîchement et purement monogames) soit, quand ils ont un enfant d’une précédente union, veufs (leur conjoint ou leur conjointe est forcément mort brutalement d’une maladie ou d’un accident). Jamais de divorcés ni d’adultères ni d’« amoureux de deux personnes en même temps » (« polyamoureux ») ni de géniteurs avec leur ancienne moitié vivante.
Alors que dans la réalité, c’est tout le contraire : très rares sont les célibataires vierges de tout passé adultère. Et sur le marché amoureux, on ne trouve précisément que des « fins de série » ou « déjà utilisés sexuellement/sentimentalement/procréativement », ou des divorcés, ou des « parents seuls » (dont l’autre géniteur vit encore), ou des gens « remariables », ou des collectionneurs d’histoires amoureuses plus ou moins éphémères. En fait, notre époque rentre dans un total déni de l’adultère ou du divorce, déni justifié par la mort accidentelle ou brutale ou de maladie fatale. Ça tombe comme un cheveu sur la soupe. Tout le monde est incroyablement disponible et immaculé comme des anges ! Interdit de parler du divorce ou de l’adultère tellement ils sont communément pratiqués dans la vie réelle ! Puritanisme frisant la mauvaise foi et l’hypocrisie ! Je ne suis ni divorcé ni séparé ni un libertin ni un pécheur, et n’ai pas été quitté : je suis juste un cœur brisé/esseulé parce que VEUF ! (Mais bien sûr…). Pratiques, le veuvage ou la mort, pour maquiller le péché ! On joue les endeuillés !
N.B. : Voir l’autre article sur le sujet.