Ce matin, à la messe de saint Nicolas des champs, comme il est parfois d’usage en début de célébration, le prêtre célébrant nous a suggéré d’adresser la parole à l’un de nos voisins pour lui demander son prénom et prier à l’intention qu’il nous confierait. Mon voisin (la cinquantaine, look classique et pas du tout baba-cool, pourtant) m’a dit sa peine de voir les souffrances et les guerres envahir le Monde, et m’a demandé de prier pour le retour à « l’Amour inconditionnel ». J’ai été gentil : j’ai acquiescé sans broncher. Mais, au fond de moi, j’étais dépité : car justement « l’Amour inconditionnel » d’une part n’est pas l’Amour vrai mais une illusion d’Amour divin (l’Amour a des règles, des lois, des limites, des conditions inviolables : le respect de notre liberté humaine, le consentement à la Croix, l’application de la Justice) ; et d’autre part, l’ « Amour inconditionnel » est l’autre nom de la Nouvelle Religion mondiale que l’Antéchrist veut instaurer. En plus d’être un mythe extrêmement dangereux (même s’il est désormais vanté à tort comme une caractéristique christique et comme une valeur particulièrement catholique par des gens comme le Pape François ou encore le cardinal Sarah), ce concept vaseux est un des synonymes cachés – aux côtés du « Bien commun » et de « l’Humanisme intégral » – de la Bête de l’Apocalypse. Et comme par hasard cet « Amour inconditionnel » est prôné par des gens au discours particulièrement relativiste, anticlérical et permissif, ou, ce qui revient au même, intransigeant.