On nous l’annonce comme une « grande nouvelle » (alors que c’est hyper inquiétant symboliquement et spatialement parlant, étant donné que les frontières nationales des peuples sont abolies au profit de l’individualisme de masse) : le concours Eurovision de la chanson sera en 2023 soumis intégralement au vote du public « Citoyens du Monde », et non plus à celui des comités d’experts artistiques nationaux.
Concrètement, ça veut dire quoi ? Que l’Europe devient, comme l’avait prophétisé Soloviev, les « États-Unis d’Europe » : une sorte de continent-Monde multinational où chaque nation n’existe plus que pour le folklore (le pain et les jeux : chanson + foot. Le reste – la langue territoriale, les monuments, les chefs d’État, les institutions locales, le pouvoir décisionnel d’équipe, la Foi… – est effacé, au profit de l’individu digitalisé invisible et artificiellement mondialisé). Chaque État est désaisi de sa souveraineté nationale, de ses institutions décisionnaires. On n’a plus droit qu’à des grands ensembles « géographiques » de pouvoir, liquides et flous : en gros, les 10 royautés artificielles de la Fin des Temps décrites par saint Jean dans le livre de l’Apocalypse. Et les médias mainstream (même CNews) ne s’alarment pas de cette horreur qu’est la démocratie.